Quantcast
Channel: c'était au temps où bruxelles brussellait comme disait Jacques Brel - expressions-bruxelloises
Viewing all 16 articles
Browse latest View live

Le dimanche des rameaux d'un ketjes de la Marolle

$
0
0

rameaux1ww

 

Dad aiss toch veeze palmenhout zaile !

 

Comme promis je te fais parvenir un "stuut" que j'ai effectué en solo pendant mon adolescence. Ce "stuut" je l'ai commis pour honorer à ma façon le dimanche des rameaux, la manière n'est certainement pas recommandable mais s'il y a un "PEI" là-haut, il te confirmera que j'avais beaucoup de circonstances atténuantes.... Je raconte.

"En avril 1957 -- j'avais 14 ans -- pas d'argent -- et remarqué qu'à l'occasion du dimanche des Rameaux il m'était possible de gagner quelque argent en vendant des rameaux ce jour là !
C'est avec ce projet en tête que le dimanche précédent je découvris au boulevard Guillaume Van Haelen, une maison dont le jardinet avant était orné d'un magnifique arbuste taillé en "sphère" et dont le feuillage était à mes yeux des rameaux...

Vers la nuit tombante muni d'un sac poubelle et d'une cisaille je me suis tapi sous l'arbuste et j'ai commencé à tailler, tailler, et mon sac rempli  j'ai détalé à la maison.

Le lendemain j'ai confectionné des sortes de petits bouquets avec du fil blanc sous l'oeil de ma mère qui regardait tout cela avec perplexité en répétant en bruxellois "dad aiss toch veeze palmenhout" (ce sont quand même de drôles de rameaux !).

 

Dimanche des Rameaux : comment faire pour bénir mes rameaux ? Ben, j'ai été avec d'autres vendeurs à l'église de la place du Jeu de Balle ou le curé à volontiers béni mes "drôles de rameaux" volés.

J'ai vendu toute la journée mes "drôles de rameaux" et j'ai récolté 218 frs -- une fortune. Inoubliable.

Je suis passé la semaine suivante devant la "maison aux rameaux", c'était horrible, horrible, car du magnifique arbuste taillé en "sphère" il ne restait plus qu'un espèce de plumeau végétal...

Des 218 frs que cet arbuste m'a permis de gagner, j'en ai donné 150 frs à ma mère (pour le ménage), moi j'ai pu aller en ville voir le film événement de l'année : "les 10 commandements", rue Neuve au cinéma l'Etoile.

A l'entracte je me suis offert un chocolat glacé praliné "Alaska" et après le cinéma j'ai acheté un paquet de frites avec mayonnaise et petits cornichons près de l'église St-Nicolas.

Tous mes modestes rêves étaient comblés, quelle magnifique soirée !!!

Ainsi chaque année lorsque se profile le dimanche des Rameaux ou quand je passe au boulevard Guillaume Van Haelen j'ai TOUJOURS une pensée émue envers mon arbuste de veeze palmenhout. Cet arbuste existe toujours.

P.S. : cette anecdote est rigoureusement authentique. L'année suivante je récidivais l'expérience
         avec cette fois de "vrais rameaux" et d'autres avatars, mais ça c'est une autre HISTOIRE !"

 

 

Merci à Gilbert Delepeleere pour ses histoires croutillantes


maroles maroles

Croustillantes chansons bruxelloises

$
0
0

Et dire qu’avant nous avions nos petites compositions…(toujours croustillant le bruxellois)

 

De was ne kier en vrâ

Die dikke tetten â

Ze klopte op heur buick

En heur buick was vol !!!

 

Et autour du Sablon on chantait aussi …

 

Oh ! Jefke es getrouwd

Hij zit in de misère

Hij sit in de misère (bis)

En ‘t es zijn eige fout !

 

Fendant la foule, dévalant de la rue de Rollebeek, voici venir Zot Louitje, la poitrine constellée de médailles, tout en se dandinant  et en chantant …

Ze zegge da Mieke gien tette en â

Ze legue er alemoer om !

Ik heb ze gevuld, ik heb ze getast

Ik heb ze loete stoen !

Ne vogel op e stokske !

Mieke met heur rim tchim tchom !

 

Je laisse la traduction aux echtes brusselleirs… dans les commentaires parce que moi, je n’ose pas !!!! C'est comme on dit "du grand cru" !!! C'est ça aussi la zwanze...

 

 

Ca c'est bien bruxellois !

$
0
0
Rue des Potiers

Extrait d’un programme-Souvenir de 1953.
Jean COPIN Pharmacien de notre quartier Notre Dame Au Rouge

 

Prix 5 Francs

 

 

Rue des Potiers (était) située prés de la Rue du Vautour, Rue d’Anderlecht, Rue de la Verdure.

 

 

Pierrot Heymbeeck

 

Pierrot

De kleine zoon van pip taba

 

Pip taba 1872 – 1916.

Un stuut typiquement bruxellois

$
0
0

ivrognes 2

 L' INSPECTEUR

les acteurs : la concierge - Jacky H. (l' inspecteur) - Pierreke (1er laveur
de vitres) - Gilbert
                 (2è laveur de vitres)
date approximative : été 1960
lieu : école de menuiserie rue Haute à Bxl
but de la visite : Pierreke devait laver les vitres de l'école de menuiserie
et une fois le travail terminé
                       il devait faire signer son bon de travail par la
concierge.

Jacky et moi avions accompagné Pierreke sinon il n'aurait pas été
travailler...

Remarque importante : notre ami Jacky était TRES PETIT car la Nature lui
avait octroyé une taille
                                 d'environ 1,35 m - c'était un grand nain
(il faut retenir ce détail pour sa-
                                 vourer la suite).
                                                      
----------------------

"Nous voilà à 2 1/2, euh à 3 devant la porte de l'école, nous sonnons et
arrive la concierge (le genre pit-bull qui n'a plus mangé depuis 15
jours...) "oué, qu'est-ce que c'est ?" - Pierreke déglutit et dit : "voilà,
madame on vient pour laver les carreaux moi et mon ami ainsi que
l'inspecteur.." et il désigne Jacky comme étant notre inspecteur...

La mei éberluée se baisse en regardant Jacky (l'inspecteur) qui lui arrivait
à sa taille et lui dit "c'est vous l'inspecteur ?" - "mais oui, madame, je
viens contrôler le travail de ces laveurs de vitres !" - la mei un peu paf :
"bon eh bien commencé".

La mei s'éloigne et nous voilà dans une grande classe de menuiserie remplie
d'établis et d'armoires.

Pierreke décrète immédiatement : "on va jouer cachette-caché". On compte
pour celui qui doit chercher les autres et le sort tombe sur Jacky
(l'inspecteur) qui va dans un coin de la classe, met son bras devant ses
yeux et commence à compter comme une andouille "10, 20, 30...".

Je rappelle que nous avions entre 17 et 19 ans !

Pendant que Jacky (l'inspecteur) comptait dans son coin, je me suis caché
DANS un établi de menuiserie et Pierreke lui s'est carrément enfermé DANS
une grande armoire. De notre cachette nous pouvions voir Jacky ainsi que la
porte de la classe......qui très doucement s'est ouverte !!!

Jacky n'avait pas entendu la concierge venir derrière lui. La mei, très
perplexe, écoutait Jacky égrener dans son coin "70, 80, 90, 100 !".

Il faut savourer cet instant mes Chaukess.

Jacky se retourne avec son nez devant le tablier de la concierge -----  (mes
amis, dans 1.000 ans je me souviendrai encore de l'expression de surprise de
Jacky "l'inspecteur").

La concierge : "dites, INS-PEC-TEUR quand vous aurez fini de jouer dites-moi
où sont vos 2 laveurs de vitres ?" -- Jacky au bord de la syncope nous
appelle : "Giiil - Pieerrre". On sort tous les 2 de notre cachette devant la
mei sidérée.
La concierge à Pierreke "qu'est-ce que vous foutez dans cette armoire ?" --
Pierreke : "euh, je cherchais un robinet pour l'eau !" --  ensuite à moi :
"oué, moi aussi, Madame, je cherchais l'eau".

La mei tout d'un coup se déchaîne "han, de l'eau, wacht draa smeirlappe il
goû  ne niemer woûter  op aaïle bakess geete, enn gaa den ieste, menier
l'INSPECTEUR".

La concierge (perssees naa "ALIEN" en + moche) appelle son mari, nous autres
on fonce vers la porte de sortie mais au dernier moment,
Pierreke s'arrête pile et me dit : "oué mais Gille elle n'a pas signé mon
bon !", il se retourne et va vers la concierge : "madame vous devez signer
mon bon pour le lavage des carreaux".

J'entends encore la concierge !.

Merci Gilbert Delepeleere pour cette anecdote typiquement bruxelloise !   Mon père qui était laveur de vitres à cette époque en avait toujours une par jour....c'était une sacrée équipe ses collègues ...Il me parlait souvent d'un certain "Feroge"

 

kiekefretters dansant

$
0
0

tdansant%20(Small)
Je sais....c'est un peu tard .....mais qui sait !

à la pharmacie...

$
0
0

pharmacie 2
Les belles pharmacies d'autrefois....et ptite blague en passant...reçue de Freddy Brakeleer (excusez l'orthographe)!

 

Da's e klaaïn madammekke van rond de 90 joer, mo nog en klaan bekke (en'iel

klaan bekke) fringant dei ba de appoteiker binne stapt .

- Bonjour menier de n'appoteiker, edde ga aspirinne sivouplait ?

- Oui ma p'tite dame, nous avons ça !

- Edde ga uuk anti douleurss astamblieft ?

- Oui, aucun problème !

- Edde ga uuk mèdicamente teigge de rhumatism ?

- C'est certain que nous en avons !

- En par hasard edde ga vantaaïd viagra ?

- Oui, bien sûr !

- En edde ga pillekkess teige de ploeïje en de rimpels

- Oui, nous en avons aussi !

- En heu, edde ga pomaede vi de hémorroïdes ?

- Évidemment !

- En van taaïd uuk bicarbonat ?

- Certainement . . . !

- En edde ga uuk mèdicamente vi de leiver ?

- Bien sûr !

- Nog iet, edde ga pillekkess teige de stress ?

- Oui, sans aucun doute !

- En uuk cachetkess vi te sloepe ?

- Oui, oui, nous en avons !

- Na paess 'k nog op iet, edde ga stokke vi te marcheire ?

- Evidement madame !

- En edde ga uuk pampersse vi de aave meinse ?

- Mais certainement !

- En den nog iet, . . . . . . . . ?

- Enfin madame, nous sommes une pharmacie professionnelle. Nous avons tous les produits les plus demandés. Quel est votre problème au juste? 

- Awell menier de n'appoteiker, ik moen Prosper traeve die 95 joer eid op lesste van de moïnd en 't was vi te vroege of waaïle ons 'liste de mariage' ie mochte komme afzette.

 


pharmacie 

 

 

humour bruxellois

$
0
0

illustration011
 

Dans le cabinet du Dr Place Ste Catherine, un couple de petits vieux est à la consultation:

Le Dr: Awel Madameke, zeg het ne kie, wa' schielter me a ?

Elle: T'es nie vie mâ Docteur, t'es vi men Fonske.

Le Dr: ah, en Menier, wa mag ik vie â doen ?

Fonske: Wa zeit 'em ?

Elle: Dr, ons Fonske es nie goe, hij ronkel, hij snot en, in den koemer, das allemo van de joeren stillekes !

Fonske: watte ?

Le Dr: wa bedoelt met "de joeren stillekes Madam'?"

Elle: awel Docteur, t'es lang gelee dat men nie mee ... enfin, ge weit' 't wel hein ..."

Fonske: hein ????

Le Docteur: " ah, ja, 'k zien 't wel mo, veu ne bekke verder, mô ik onderzûke en analyses moeten done, ik  nen echantillon van Fonske hemmen, ne bekke piss, nen bekke van zaine kaka en, als nog kan, nen hiel klein bekke van zijn sperma" doe mee kan ik da nô de labo steuren"

Fonske: "wa zeit' hem ?"

Elle: " Den docteur vroeg aan onderbroek hier achter lôt !"

 


Un peu d'humour ...

$
0
0

bonjour de bruxelles

 

Petite blague en bruxellois :

 

Lees traag het is de moeite

Twie brusseleirs zen op stap in de midi, en in iene kie zeit den iene teige den andere:

"'k Geluuf da 'k 't schaait em, 'k goen ee in dei kafei binne springe, want annes es 't in man broek !"

Zanne copain : "Haaft a leever nog e wa d'in tot de volgende stammenei,

wantdaddes ee 'n boegnoellekafei [=vreemdelingencafé].

Bon, zanne copain kan ni wachte, en ei goet toch binne.

Twie meneute loeter komt 'em boeite met twie blaa uuge en nen blootnuis.

"Awel peé, wadedde ga vui . hedde doe iet miszeit ?"

"Mo neie, miljaardedjuu, 'k zaain binne gegoen en 'k hem just gevroegd,

......ma'k kakke ?"

 

 

Merci Francine Van buggenhout pour cette blague……

 

 

Et quelques expressions bruxelloises :

 

Z’es braaf tot on heu noegelemboeik – elle est sage jusqu’à son nombril

Et on ajoute à cette phrase :

Mo ni onder – mais pas en dessous !

femme

 

Z’es altaaid schuun opgezet, mo thoeis hei ze giene fret !

Elle est toujours bien habillée mais à la maison, il n’y a rien à manger !

 

Hij lupt mè en horlogekas op zenne rugge – il court avec une horloge sur le dos

Se dit d’un bossu !!!

le bossu

 

Hij es te biest vé veu den deuvel te danse ! – Il est trop bête  pour danser devant le diable !

Se dit de quelqu’un de têtu.

diable

 

Le lopin de terre Belgique n'a pas fini d'exister

$
0
0

drapeau provinces.jpg

 

Il existe des pays parfaits qui semblent avoir existés depuis toujours.

 

Entre Flandre et Wallonie, une capitale, … Bruxelles, qui parle français et flamand, et un curieux mélange des deux.  Mélange… ce mot qui définit la Belgique.

 

Chez les belges, chacun a son humeur, son humour, son dialecte que le voisin ne pénètre pas.

 

Ce pays à cependant une histoire commune (qu’il lui arrive d’oublier), des mœurs et des réactions semblables (qu’il ne veut pas toujours voir).

 

Ma patrie se nome « Frontière »

 

Lorsqu’un belge voyage à l’étranger, on lui demande s’il parle le « belge ».  L’étonnement croît quand on répond que personne en Belgique  ne parle « belge » !  Ce pays compte autant de langues que de fleuves, de dialectes, que de ruisseaux, ce qui le rend pareil à tous les pays du monde.  Si parler « belge » n’existe pas, les dialectes foisonnent.

 

On ne peut cependant supprimer d’un trait de plume tant de siècles d’enracinement dans un parler qui a une couleur, et une force que n’ont peut-être pas de langues plus élaborées, plus répandues dans l’espace mais moins ancrée dans la profondeur.

 

D’ailleurs, quelques-uns des meilleurs dictionnaires des difficultés grammaticales sont le fait de Belges  comme Grevisse ou Hanse, quand on constate que l’écrivain français le plus lu, le plus commenté, le plus traduit dans la 1ère moitié du XXème siècle était le Flamand Maeterlinck, et que le plus célèbre de la seconde moitié est le Liégeois Simenon !

 

Les belges reposent au cimetière côte à côte … pourquoi les séparés dans la vie alors qu’ils seront toujours unis dans la mort…Combien de temps faudra-t-il pour mesurer l’absurdité de ces combats ?  Le lopin de terre Belgique n’a pas fini d’exister !

 

Extraits de textes de M. Karel Jonckheere et de Roger Bodart pour qui la communauté belge est née moins d’une alliance que d’un alliage.

 

 

so et lili bloempanch.jpg

 

 

Et si l’hymne national ne résonne plus assez fort dans les oreilles des jeunes belges d’aujourd’hui, en voici une version actuelle remplie d’espoir pour cette union qui fait notre force.

Visionnez  le clip de la nouvelle chanson de ma nièce Lydia Da Rocha …et,.. Regardez bien,….elle y apparaît !   Clin d'œil

voici le lien :http://www.youtube.com/watch?v=6ciMXbNhy18


http://www.youtube.com/watch?v=6ciMXbNhy18

 

Souhaitons-lui beaucoup de succès !..... Je compte sur vous…..

D’avance merci pour elle et pour La Belgique UNIE….

 

Chez Toone à l'époque ....

$
0
0

 

bruxelles, brussels,toone,belgique,folklore,photo,histoire,théâtre,tourisme,bruxellois,marole,vieux marché,marché aux puces,aemet

 

Pendant la semaine sainte, Toone met en scène le Vrai Mystère de la Passion de Notre-Seigneur.  Alors que tous les personnages sont présents sur la scène, la Vierge s’approche de son fils pour le réconforter.  Le Christ, infiniment las, lui répond : « Och, Moema !  Ik hem flanelle biene ! ».  Dit dans le langage de chez nous, par les acteurs de Toone, n’est-ce pas là un moment des plus émouvants du théâtre ?

 

bruxelles, brussels,toone,belgique,folklore,photo,histoire,théâtre,tourisme,bruxellois,marole,vieux marché,marché aux puces,aemet

 

Dans les coulisses, les plus grands noms de l’histoire : Charlemagne-à-la-barbe-fleurie, Poepa, le duc de Guise, Blache de Nevers, Lagardère, les spadassins, la Sainte-Vierge, Jeudass, Juuzeke et tant d’autres. 

La préférence de Toone va aux pièces de cape et d’épée dans lesquelles les nobles chevaliers sont aux prises avec les vilains traîtres.

 

bruxelles, brussels,toone,belgique,folklore,photo,histoire,théâtre,tourisme,bruxellois,marole,vieux marché,marché aux puces,aemet

 

Toone leur fait parler tous la même langue mais il parvient à se placer dans la peau de chacun de ses personnages.

Ses représentations ont fait les délices de Bruxelles-Kermesse, à l’exposition universelle de 1910.

 

Extrait du livre « La rue Bruxelloise vers 1900 » de la CGER

 

bruxelles, brussels,toone,belgique,folklore,photo,histoire,théâtre,tourisme,bruxellois,marole,vieux marché,marché aux puces,aemet

 

 

bruxelles, brussels,toone,belgique,folklore,photo,histoire,théâtre,tourisme,bruxellois,marole,vieux marché,marché aux puces,aemet

 

 

1931, Toone est ressuscité !  C’est dans un des coins les plus pittoresques de la rue Haute, au n°6 de la rue Christine, que s’est ouvert en cette fin du mois de mars le théâtre de marionnettes de Toone V, plus communément dénommé Daniel Van Landewijck.  Il succède à Jan de Crol.

 

Extrait du journal « Le Soir »

 

 

bruxelles, brussels,toone,belgique,folklore,photo,histoire,théâtre,tourisme,bruxellois,marole,vieux marché,marché aux puces,aemet

Noël chez Toone.

Vers les années 1917-18, le grand écrivain belge Michel de Ghelderode entreprit la tâche de mettre par écrit, pour qu’elle ne se perde jamais la tradition orale qui se transmettait de père en fils dans la dynastie des montreurs de marionnettes et qui remontait à l’époque de la domination espagnole.  Dans ce but, il se mit à fréquenter assidûment les Marolles et recueillit de la bouche de Jean Hembauf, dit Toone IV, les éléments nécessaires à la rédaction de ces petits chefs-d’œuvre de folklore.

 

bruxelles, brussels,toone,belgique,folklore,photo,histoire,théâtre,tourisme,bruxellois,marole,vieux marché,marché aux puces,aemet

 

Voici en résumé l’histoire de la Nativité telle que José Géal 6ème de la dynastie des Toone la présent encore aujourd’hui.

-La scène du castelet représente Béthléem où Joseph et Marie se sont rendus pour calcul des enfants.  La ville de la Nativité est présentée sous l’aspect… de la Grand’Place de Bruxelles.

Le préposé à l’ordre public n’est autre qu’un brave ajoein ou stockagent  (agent de police) de la capitale, qui accueille le couple….

L’agent : - Qu’est-ce que vous faites sur la voie publique ?  Allei, circulei !

Joseph : - Rien.  Nous sommes à la rue.  Ayez pitié de nous !

L’agent : Ca est triste.  Vous avez l’air de gens convenab’.  Si vous êtes pas trop difficiles, prenez la première rue à droite.  Vous trouverez une étab’ avec un âne et un bœuf.

Marie : - Merci, monsieur l’agent.  Le petit Jésus va naître à minuit…

Un ange de Dieu apparaît aux bergers effrayés.  Leurs trognes enluminées, représentant des hommes du peuple, rappellent irrésistiblement les Masques ostendais du peintre James Ensor.

L’ange : - Allez adorer le petit Jésus.  Moi, je regarderai à votre troupeau.

Un berger : - Ousqu’y faut aller, Monsieur l’Ange ?

L’ange : - C’est là ousque l’étoile pend dessus.

Les bergers, en chœur : - Allons adorer le petit Jésus qui à froid !

Hérode, le traître de la Nativité, est représenté sous le costume d’un homme de loi (genre de personnage très peu prisé du populaire.  Il vient d’apprendre de la bouche de son devin Pinnemouch que Jésus était né et que ce petit bébé allait le mettre bas, lui le grand roi célèbre dans l’Histoire Sainte.

Il appelle ses sbires (représentés par des marionnettes habillées en soldats espagnols de l’époque de Philippe II) et leur dit :

-Vous allez tuer tous les petits enfants qui viennent de naître.  Comme ça, je suis sûr de pas manquer le petit Jésus !

Un sbire : - Sire, y z’ont rien fait, tous ces mennekes !

Hérode : - Ca est un ordre !  Et pour finir, coupe la tête de ce Jean-Baptiste qui a baptisé le petit Jésus … et apporte-la.

Le sbire : - Dans du papier ou sur une assiette ?

Nous somme à nouveau sur la Grand’Place de Béthléem-Bruxelles.  Les sbires procèdent au massacre des innocents sous l’œil attérré des parents.  Hurlement, batailles féroces, brutis d’orage.  Tout à coup, le capitaine des sbires crie Victoire ! …  

Tous s’en vont et le capitaine va faire son rapport à Hérode.

Le capitaine : - Sire, on les a tous tués !

Hérode : - Tu es un leugenoet (menteur).  Ca est pas vrai ! Le petit Jésus à joué Schampavie !

Le capitaine : - Ca est impossib’ !

Hérode : - Combien de ketjes as-tu tranchés ?

Le capitaine : - 200..357 tous justes.

Hérode : - Il y en a un trop peu.  Recommence !

Le capitaine : Pitié, Sire ! Je n’ai plus le courage….

Hérode : - Ara ! (il tue tous les bires).

Tout à coup, Lucifer et la Mort apparaissent dans une apothéose de feux de Bengale.  Hérode est terrifié.

Lucifer : - Misérable bourreau ! Ton heure a sonné !

Hérode : - Attends ! Je vais me repentir …

Lucifer : - Trop tard !

Lutte effroyable… Hérode est entraîné en enfer avec tous ses sbires.

Lorsque le spectacle est terminé, la toile de fon du castelet se lève et une crèche illuminée apparaît.  Elle reproduit fidèlement, avec des marionnettes, celles que l’on peut voir les églises.  Michel de Ghelderode, qui assista aux anciennes représentations de Toone, rapporte :

« En ce moment, un joueur entonnait une chanson de circonstance.  A la fin de l’air, il jetait des bonbons bon marché dans la salle.  Le public populaire, qui attendait cet instant, criaillait à tue-tête : Koekskes ! Koekskes !

 

bruxelles, brussels,toone,belgique,folklore,photo,histoire,théâtre,tourisme,bruxellois,marole,vieux marché,marché aux puces,aemet

bruxelles, brussels,toone,belgique,folklore,photo,histoire,théâtre,tourisme,bruxellois,marole,vieux marché,marché aux puces,aemet

bruxelles, brussels,toone,belgique,folklore,photo,histoire,théâtre,tourisme,bruxellois,marole,vieux marché,marché aux puces,aemet

 

Le ventre de Bruxelles... les halles et les marchands

$
0
0

 

 

 

halles centrales.jpg

 

Les Halles Centrales étaient situées rue de la Vierge Noire, c’est la ville qui décida de construire celles-ci en 1873 à la place de l’ancien lit de la Senne. 

 

palais été vue sur arcade.jpg

 

Composée de deux ailes, et séparée par un passage menant à la rue Grétry. 

Ce fut le pôle du négoce jusqu’en 1892. 

 

halles centrales 1909.jpg

halles centrales animée.jpg

halles centrales passage entre les palais.jpg

palais été sous occupation.jpg

sous l'occupation....

 

En 1893, l’aile nord (dit le Pôle Nord)  fut aménagée en une vaste patinoire l’hiver et l’été se muait en un music-hall de 2.000 places (Palais d’Eté). 

 

palais été interieur.jpg

palais été intérieur 2.jpg

palais été pôle nord tables.jpg

palais été progra.jpg

pôle nord affiche patin dames.jpg

pôle nord affiche patins.jpg

 

 

Durant 40 ans, l’endroit ne se désemplit jamais… 

Durant la guerre de 40-45, il y avait un vaste cynodrome (piste qui sert aux courses de Lévriers) avec lapin mécanique…. Un vrai lieu de paris !

 

1916 file devant le palais d'été ... achat de beurre.jpg

En 1916, durant les temps difficiles, ont y faisait la file pour un peu de beurre

halles centrales carte.jpg

halles cortège.jpg

A l'occasion du 75ème anniversaire de la Belgique.  Cortège de St Médard patron des Jardiniers à la fête de Halles et Marchés bruxellois

pièce souvenir.jpg

 

 

En vue de la transformation radicale du Vieux Bruxelles et afin d’accueillir les touristes durant l’exposition de 1958, la ville décida en 1957 de démolir l’aile gauche pour faire place à un vaste parking nommé « Parking 58 »….

L’aile sud fut maintenue jusqu’au milieu des années 60…. Le rez-de-chaussée fut occupé par le magasin PRIBA. 

A ce jour, ce bloc de béton et ce parking défigurent le quartier !

 

palais été cuisine de guerre.jpg

palais été cuisine de guerre 2.jpg

 

 

Les halles de Bruxelles ont une physionomie particulière.  C’est le meilleur endroit pour y découvrir les habitants sous leurs véritables aspects.  On y savoure la réelle personnalité de chacun  et le savoureux accent de la ville résonne à chaque coin de rue. 

Ce sont comme on dit : « les gagne-petit »… ceux qui exercent toutes sortes de métiers pour pouvoir joindre les deux bouts. 

Malgré le fait que Bruxelles s’agrandit et s’embourgeoise peu à peu, il y a aussi les familles nombreuses qui vivent dans des quartiers plus pauvres et qui font face au coût de la vie qui devient jour après jour de plus en plus chère. 

Lorsque l’on a plusieurs bouches à nourrir, il faut se débrouiller et accepter d’effectuer son commerce à même le trottoir….

Combien de ces humbles ne se rencontraient-ils pas dans les rues à l’époque et dont l’existence dépendait d’abord du temps, puis de l’intérêt public ?

 

marchande de légumes en famille.jpg

 

 

Ces cris disparus ou noyés dans le brouhaha actuel, resteront pour nous le symbole de la vie quiète et assurée, à jamais perdue…..

 

halles centrale expo marchandises vb.jpg

 

 

Dans les halles, partout s’empilent les fruits, les légumes, les poissons, les viandes, les volailles, les fleurs… toutes sortes de victuailles sont exposées en attente de la criée…

 

halles centrales vente des fleurs.jpg

 

 

Après transactions en publique, toute cette marchandise quitte colis par colis, les halles en direction des marchés. 

 

halles des producteurs local expo.jpg

Halles les primeurs.jpg

halles locaux de vente des fruits de serres et des primeurs.jpg

 

 

A la criée aux poissons, les poissons de rivière et de mer sont entassés dans d’énormes paniers.

Dans la galerie les revendeurs et les restaurateurs se disputent franc par franc les lots.  Le tout se déroule dans une ininterrompue criaillerie et dans un brouhaha continu. 

Certains s’apostrophent et dans un langage assez coloré reprochent aux vendeurs la hausse des prix. 

 

 

halles les colporteuses.jpg

 

 

 

Sitôt l’achat conclut, le marchand empoigne son lot et s’en va en direction d’un marché pour revendre à son tour et pour un maigre bénéfice sa découverte du jour.

 

halle vismet.jpg

 

 

Au marché aux poissons, il y a plusieurs longues rangées d’étals.  Les poissonnières sont au poste, guettant le regard du client.  Gare à sa voisine si celle-ci vend d’avantage ou rabat ses prix !

 

étals vismet.jpg

intérieur marché aux poissons.jpg

marellé aux poissons.jpg

marchandes d'anguilles.jpg

 

 

C’était aussi la brouette chargée de trois larges paniers plats, hauts d’un peu plus d’une main sur champ et superposés, grouillants d’anguilles.  Un long cri en deux notes « Pa…ling » attirait la ménagère munie d’un récipient dans lequel s’agitaient aussitôt les anguilles écorchées et dépouillées, jetées une à une  avec dextérité par la marchande.

Le spectacle plutôt répugnant mais irrésistible à notre curiosité, se renouvelait chaque semaine. 

 

marchande de crabes.jpg

petits metier vendeur de caricoles.jpg

arrivage de moules via le canal.jpg

marchandes de moules 1912.jpg

 

 

On entendait aussi les cris de « Guèrenaude en crabbe » !  « Caricole ! Caricole » !  Ce sont les crevettes et les carrick attendus.  Le vendredi, c’est la brouette chargée d’un sac de moules et l’annonce « Mosselo » modulée par le marchand. 

 

Au bout d’un certain temps, l’odeur de la marée vous gagne les narines et vous pousse au dehors.

 

A la criée aux légumes, les restaurateurs et les verdurières se disputent les prix.  A chaque vente de colis, on ouvre le suivant et on le présente au public.  Le crieur, une main dans la poche et l’autre levée se pique d’être « dans le vent » et se force à parler un français « pincé ». 

 

A la criée de la viande, le monde s’amasse … c’est à cet endroit que se décidera la base du plat du jour que le restaurateur servira à la carte et que la ménagère présentera à sa grande famille.  Les prix sont tellement intéressants que les bouchers de la ville rougissent de colère. 

 

marchande de crabes.jpg

 

 

Un peu plus loin, il y a le domaine « crèmerie »… du beurre, du fromage, des œufs…. Les marchandes vous accostent le bras tendu avec ou bout d’un couteau la preuve de la qualité de son produit. Il faut dire qu’en ces temps, la rumeur rapporte que certaines « victuailles » sont « artificielles » !

 

marchande d'oeufs.jpg

 

 

Soudain résonne au lointain « Mosselen … les huîtres du peuple »… et là se plante un marchand avec une brouette remplie de moules…. De la gastronomie au détail ! …. De vieille tradition religieusement respectée par les bruxellois et pour deux centimes, il vous est permis de manger des moules crues… En général, entre la dixième et la quinzième moule, et à cause de la sauce qui les accompagnent, vous êtes gagné par une petite toux…

 

marchands de moules.jpg

 

 

Aux environs des halles et de chaque marché, il y a aussi la marchande « de contrebande »… panier au bras, elle exerce sans patente un commerce qui risque de lui rapporter plus d’ennuis que de réels bénéfices…. Souvent, la police les chasse….

 

marchande de fleurs panier.jpg

marchandes de fleurs bourse 1930.jpg

 

 

Trienneke et ses fleurs à la bourse … arrivée à l’aube, elle quitte son emplacement qu’à la tombée du jour…. Longtemps elle a fait partie du folklore du quartier….

 

marchande de citrons et oranges si.jpg

marchandes de légumes (2).jpg

 

 

Nille de citroenwaaif…. Pétronille la marchande de citron s’était établi rue de Flandre… proche du vismet…

 

Swaske débite sa marchandise à l’abri d’une porte cochère près du Marché Ste Catherine…chaque jour, elle y vend des œufs, du beure et du fromage…

 

marchandes de fleurs si.jpg

 

 

Tanneken (Anna) se promène sur le boulevard, d’un côté à l’autre de la chaussée, son panier empli de petits bouquets qu’elle confectionne la nuit. 

 

marchande de ballons et de fleurs021.jpg

marchand de mouron si.jpg

Le marchand de mouron

marchande de journaux.jpg

pub marchande escargots 2.jpg

 

 

 

 

Voici quelques expressions bruxelloises :

Aberdoen : désigne la ville d’Aberdeen en Ecosse, l’endroit de la pêche à la morue.

« Rotten aberdoen » : injure désignant une personne âgée négligée.

Afzetter : voleur à la petite semaine

Babbeleir : personne qui parle beaucoup et souvent sans discernement

Bibberer : trembler …. Avoir le « bibbe »

Bleiter : personne qui se plaint à tout propos

Buffel ou Goulaf : Gros mangeur … gourmand…. Glouton …

Deevegge : Voleuse

Den deuvel on â nek : (le diable sur la nuque)…. Va au diable !

Doemei ben ik dik (avec ça je suis gros) : « Ca me fait une belle jambe » !

Gardevil : agent de police ou on peut dire aussi Ajoen (oignon) … qui faisait allusion à la forme de leurs casques

Ieten Boek : chaud lapin

Loerik : paresseux

 

Vous voulez apprendre le bruxellois ? Voici un cours sympa dans un endroit sympa

$
0
0

dico bxl marollien.jpg

Chères amies,
Chers amis,

 

Vous aimez Bruxelles et ses dialectes ?

Vous souhaitez vous y initier ou faire profiter les autres de votre expérience …

Vous voulez dépasser le niveau "lexique des injures bruxelloises"…

Les aspects historiques vous attirent et un peu de linguistique ne vous donne pas le bibber

Beulemans of Vloms, 't es allemoe koekoek iene zang !


Venez nous rejoindre les 2e samedis du mois, à la "Fleur de Papier doré" 53 rue des Alexiens à 1000 Bruxelles , de 11h00 à 13h00. Professeur-zwanzeur patenté, participants enthousiastes … en vollem bak ambiance !

Inscriptions Jean-Jacques DE GHEYNDT : 0476/86.47.03 ou jjdgh01@gmail.com

Merci de  confirmer votre éventuelle participation,
L’équipe se réjouit d'avance de vous y retrouver !

 

Prochaine réunion le samedi 09/02, de 11h00 à 13h00, à la "Fleur en papier doré"

PAF = 5,-€ la séance (pas d'inscription) + photocopies (le cas échéant)

Nous restons en principe déjeuner sur place (sans aucune obligation bien entendu)

 

Au plaisir de vous rencontrer bientôt,
Jean-Jacques

0476/86.47.03

type de bruxelles la laitière.jpg

Le dialecte bruxellois français ou Beulemans se caractérise par l'intrusion de mots et/ou d'une structure de phrase néerlandais(e) dans un discours essentiellement francophone. L'accent tonique des mots est également modifié et d'étonnantes variations dans la "musique" de la phrase rendent ce dialecte attractif pour nous et - souvent - ridicule pour nos voisins de l'Hexagone. Leur imitation de notre Beulemans est en général parfaitement erronée, mais il faut savoir que "Le mariage de Mlle Beulemans" fut le déclic d'inspiration qui insuffla à Marcel Pagnol sa célèbre trilogie dialectale "Marius - Fanny - César".

Non peut-être ?

Le dialecte bruxellois flamand ou Vloms fait partie du groupe des dialectes brabançons. Il se caractérise par une intrusion plus grande de mots francophones que dans le Néerlandais standard (l'ancien ABN), en particulier pour le nom des rues ! Il est riche d'insultes particulièrement breugheliennes et développe 7 niveaux d'éthylisme (à Anvers, on n'en recense que 5). La variabilité entre le Vloms des Marolles et des autres communes bruxelloises est parfois surprenante. Une variante très particulière, le Bargoensch (un argot, en réalité), fait actuellement l'objet de nombreuses publications tant en Belgique qu'aux Pays-Bas.

                                           Saluu en de kost, en de wind vanachter !              

 

bonjour de bruxelles.jpg

 

 

Comment Bruxelles reçu son éclairage public

$
0
0

 

anspach la nuit.jpg

 

Les éclairages publics intensifiés excitèrent toujours l’enthousiasme des foules….

 

lumière la nuit.jpg


 

Les toutes premières « féeries » furent, sans doute, avant les feux d’artifice, les feux de joie dont font mention certains folklores régionaux et aussi les luminaires célébrants les joyeuses entrées de souverains, leurs mariages, leurs victoires.  La réception de Napoléon par Bruxelles fut d’un faste demeuré légendaire…..Mais revenons à l’histoire de l’éclairage public…

 

le soir.jpg

 

 

Jusqu’au milieu du 17ème siècle, dès la tombée du jour, les rues devenaient de véritables « coupe-gorges »…. Le terrain idéal pour les malfrats. 

 

6.jpg

 

Quelques recoins de rues étaient éclairés par des torches de résine ou de poix mais ne suffisaient pas pour dispenser assez de lumière la nuit.  Il arrivait souvent que dès le passage des gardes-ville, les voleurs éteignaient ces torches afin d’opérer aisément.

 

éclairage époque.jpg

 

Dès la nuit venue, à l’exception des fêtards, très peu de personnes circulaient dans les rues.  Les seigneurs, eux,  se hasardaient accompagnés d’une escorte armée et munie de torches.

 

1.jpg

 

A cette époque, Paris était la seule ville éclairée d’Europe…. Bruxelles dès la nuit venue sombrait dans un vaste trou noir aux ruelles sinueuses où brillent au loin quelques flammes allumées par la population aux pieds des statues de saint… seul éclairage que les égorgeurs ou malandrins n’osaient éteindre par superstition. 

 

3.jpg

 

Forcé de sortir la nuit ?  On faisait appel aux « falotiers »… qui contre quelques sous accompagnaient au pas de course et armés de flambeaux, les personnes qui devaient se déplacer.

 

4.jpg

 

Pourtant, à partir de 1602, les autorités communales tentent d’instaurer un système d’éclairage en fixant une lanterne toutes les huit maisons.  C’était peine perdue.  Les truands n’avaient qu’à tendre le bras pour « moucher » la chandelle.

 

5.jpg

 

Par la suite, on imagine le système à crochet lié à un câble actionné par une poulie. La lanterne placée à hauteur du 1erétage de la maison, un préposé communal était désigné pour allumer celle-ci. Criant sous la fenêtre et actionnant une cloche « Abaissez la lanterne !).  Les habitants se précipitaient pour la faire descendre à sa hauteur et l’homme l’allumait à l’aide d’une chandelle.  Fallait-il encore qu’il n’y a pas trop de vent…

 

éclairage ancien.jpg

 

En 1703, Bruxelles étant la capitale des Pays-Bas, la Cour décide d’installer 3.000 lanternes à l’huile.  C’est le citoyen qui paie ce nouveau service.  10 sols par 100 florins de loyer.  Après analyse, il s’avère que ce service n’est pas rentable et que la ville est en déficit de 83.000 florins.  Il faut dire que cet éclairage ne fonctionne pas toujours très bien et certains préposés communaux revendent l’huile destinée aux lanternes pour leur propre compte.  La population s’énerve au sujet de cette taxe qui n’est pas imposée aux nantis pour des raisons très troubles.  Ce n’est qu’en 1756 qu’on arrivera à mettre de l’ordre dans ce service public.

 

En 1722 apparaissent les premières lanternes à réverbère fonctionnant toujours à l’huile.  En 1810, Bruxelles en compte à peine 900.  Comparer à Paris qui en possède 11.000 … c’est peu.  Ce service emploie 53 allumeurs.

 

Les soirs de pleine lune, par souci d’économie, la ville décide de ne pas allumer ces réverbères.  Malgré tout, le détournement d’huile continue de plus belle.

 

lampions.jpg

 

Mais …les « féeries lumineuses » qui, plus près de nous, réjouirent également nos aïeux et qui, à leur origine, durent les transporter de joie, ce furent les bonnes vieilles guirlandes de lanternes vénitiennes et de ‘vetpotteke’ multicolores qui, naguère encore, agrémentaient nos quartiers populaires les soirs de kermesse.

 

fête forraine lampions et confettis.jpg

Vendeurs de lampions et confettis à la fête forraine

 

Minkeleers.jpg

 

Le gaz hydrogène extrait du charbon (gaz de houille) est inventé par un Belge, Minkeleers , professeur à l’Université de Louvain(1795).  Une compagnie est créée pour son exploitation et le 24 août 1819, la première usine à gaz du continent est inaugurée. 

 

C’est l’échevin des Travaux publics et des Régies qui a inauguré rue Saint-Roch, une plaque commémorant l’érection, en 1819 à cet endroit, de la première usine à gaz du continent (les Anglais nous avaient devancés). 

 

Place de la Monnaie on installe une colonne de gaz enflammé surmonté d’un « W » monumental !  Cette nouvelle attraction fait l’émerveillement des badauds.

 

éclairage de rues gaz lanternes.jpg

Petit à petit, l’éclairage s’installe en façades des commerces et des auberges.  De ce fait, les rues s’animent et la criminalité nocturne diminue.  On fini par adapter les lampes à l’huile  au gaz.

 

rey frères fondeurs constructeurs 1917.jpg

Rey Frères fondeurs constructeurs 1917

 

En 1840 raconte Louis Verniers, à l’occasion du Xème anniversaire de notre indépendance, le Vieux Bruxellois se couchait à neuf heures pour se levers avec le soleil : le nouveau Bruxellois se remue, vit et s’amuse encore à minuit : il a trouvé le gaz si brillant qu’il le préfère au soleil même… »

 

C’est sans doute alors qu’est née l’exclamation « Volle gaz ! »

 

moteurs gaz.jpg

 

En 1867, Bruxelles est même mieux éclairée que Paris !... Lorsque cette dernière décide d’introduire l’électricité en 1888, Bruxelles reste « frileuse » malgré les essais sur la Grand’Place en 1885 et préfère continuer à installer de plus en plus de réverbères à gaz…. Colonne de fonte dites « parisiennes » puisque Paris n’en veut plus !

 

Gaz bec auer.jpg

 

Notre retard provient de ce que nos édiles furent tout d’abord séduits par une invention allemande : le manchon Auer qui, emprisonnant dans ses mailles une flamme de gaz ordinaire, décuplait son pouvoir éclairant.  Son succès fut fulgurant !  Il marqua la mort des dernières lampes à pétrole dites « lampes belges »…

 

éclairage de Berlin.jpg

 

L’ingénieur allemand Auer retarda donc jusqu’en 1904 l’installation de la lumière dans notre capitale.

Ce futle Parc de Bruxelles qui bénéficia des premières lampes à arc. 

 

entrée du village.jpg

 

A Boitsfort en 1902, il y avait une centrale électrique… Les premières années, les promoteurs de l’éclairage public électrique étaient confrontés avec le problème de la distance séparant l’endroit de production et celui de l’utilisation.  Dans de nombreuses communes de l’agglomération on vit donc se construire des « usines d’électricité ».

 

électricité electromécanique usine brogniez.jpg

place ste catherine et usine d'électricité.jpg

usine d'électricité.jpg

usine gaz forest.jpg

usine gaz forest bxl midi.jpg

A Forest 

usine gaz forest transport aérien.jpg

usine gaz koekelberg.jpg

Koekelberg

 

75ème anniversaire.jpg

75 ème anniversaire éclairage.jpg

Illuminations pour le 75ème anniversaire de la Belgique

75 ème anniversaire place poelaert.jpg

 

Notons pourtant qu’avant l’installation à titre permanent de l’éclairage public électrique aux boulevards intérieurs, des illuminations, également électriques, avaient déjà suscité l’admiration des Bruxellois…

 

75ème anniversaire lampion centre.jpg

 

c’était en 1905 à l’occasion du 75ème anniversaire de notre indépendance. Des ampoules bordaient les portes, les fenêtres et les toitures de plusieurs monuments, des lampes ornaient des portiques et des mâts placés aux extrémités des allées du Parc et des voûtes lumineuses s’étendaient sur nos places publiques et sur nos boulevards.  On peut conclure que 1905 fut à l’avant-garde de nos féeries actuelles…

 

place de brouckère lanterne.jpg

 

Le samedi 21 juin 1907, les boulevards du centre sont les premiers à bénéficier des bienfaits de la fée électricité.

On peut dire que ce furent des « féeries » solennelles qui par l’effervescence qu’elles suscitèrent, dépassèrent toutes les précédentes ! …

 

La ville, en effet, fait installer des mâts d’éclairage mixtes distribuant simultanément un éclairage à l’électricité (au centre) et au gaz (sur les côtés).  288 becs de gaz au lieu de 150 et installation supplémentaire de 144 lampes à arc, cela échelonné tout le long des deux kilomètre du boulevard allant du Midi jusqu’au Nord.

 

éclairage de ville.jpg

 

Ces candélabres, peu esthétiques, furent aussi très critiqués par les artistes de l’époque.

Esther Deltenre triomphait dans la parodie de « la Bohème » que Garnir avait intercalée dans une de ses revues à la Scala et dont elle était la principale interprète.  Le rôle de Mimi lui était dévolu.  Con connaît l’opéra : couchée dans son lit d’agonisante, Mimi, dont les mains se glacent, demande un manchon.  A la Monnaie, on lui apporte un manchon de fourrure.  A la Scala c’était un manchon Auer qu’on lui apportait ! …

 

Emile De Mot.jpg

 

Une grande réunion des autorités fut organisée dès 20h à l’hôtel Métropole.  Après les discours, raconte la Dernière Heure, les invités ont tenté de traverser la place de Brouckère pour gagner le terre-plein entourant le monument Anspach, d’où M. De Mot échevin de l’époque devait, d’un doigt magique, lancer le courant électrique vers les lampes à arc.  La foule était immense : une cohue invraisemblable s’écrasait sur la chaussée… bien entendu…la circulation des voitures fut interdite ce jour-là.

« Fiat lux ! » s’écria M. De Mot et l’électricité étincela dans les lampes, à perte de vue… On entendit alors retentir les cris de la foule émerveillée.

 

éclairage fête.jpg

 

Tous les journaux de la presse nationale constatèrent la réussite de l’entreprise et le succès prodigieux de la fête. 

 

porte de schaerbeek.jpg

 

Les musiques de la garnison et la garde civique étaient là… Ils étaient escortés des porteurs de lampes à acétylène qui avaient eu tant de succès lors des fêtes de 1905.  

 

boitsfort éclairage public.jpg

 

La seule critique faite par le journal Le Soir fut de constater que les moindres recoins de villages étaient depuis un certains temps déjà éclairés à l’électricité et que Watermael-Boitsfort possédait depuis un bon bout de temps une usine…. Qu’il était déplorable que Bruxelles ait attendu si longtemps mais reconnu que la longue attente fut compensée par un franc succès.

 

expo 1910 stand éclairage.jpg

publicité cubex 1937.jpg

Publicité CUBEX 1937

 

Il faudra attendre 1910 pour que Bruxelles passe au fil des jours à l’électricité…. Avenue de Tervueren, un grand candélabre mixte est installé… il marquera le passage d’une époque, celle du gaz, à une autre, celle de l’électricité.  Ce réverbère mixte était construit par la fonderie anderlechtoise Rey frères.

 

Réverb parc bxl 1954.jpg

 

En 1948, on vit disparaître un à un  les derniers «Bec de Gaz » et avec eux, les derniers allumeurs de réverbères, silhouettes surmontées d’une perche enflammée, qui marchaient le long des rues dès le coucher du soleil…

 

éclairage en France.jpg

En France ....

En 1959, il n’existait plus que 10 lanternes à gaz en service sur le territoire de la ville.  Le tout dernier allumeur fut pensionné en 1965, il s’appelait André Reynaert dit « de kop »…. Il habitait les Marolles.  Il était entré dans le métier en 1928 en observant un arrêt durant la guerre.  Sur sa carte d’identité il était mis « gazier » comme profession et à la Ville qui l’employait, son képi portait le n°284. 

 

rue de la régence sous la pluie.jpg

 

allumeurs souhaits .jpg

 

La perche de l’allumeur de réverbères était munie à son extrémité d’un dispositif au carbure permettant de maintenir en vie la flamme qui allait tout au long du parcours, allumer l’un après l’autre, les réverbères de la tournée. 

Le matin venu, le « lanteireman » reprenait sa perche pour aller les éteindre.  On prétend qu’il y avait alors tant de bistrots sur son passage qu’il ne rentrait bien souvent que juste à temps pour repartir les allumer !

 

 

service du gaz.jpg

 

Personnel du Gaz à Anderlecht

Les petites charrettes à bras du service du gaz étaient parfois tractées par les tramways dans les montées

 

expo 1935 arche noel électricité philips israel.jpg

Expo 1935

expo 1935 ensembel electricité israel.jpg

Expo 1935

expo 1935 himalaya.jpg

Expo 1935

expo 1935 seaplane philips israel.jpg

Expo 1935

expo 1935 stand.jpg

Expo 1935

expo 1935 water cute.jpg

Expo 1935

avenue tervueren entrée.jpg

avenue tervueren vers woluwe.jpg

rue des Chartreux 19 électrique et électroménager.jpg

rue pittoresque.jpg

rue rempart aux moines vieux Bruxelles.jpg

Rue Rempart aux Moines 


Paul Lenders dit Pol’s Jazz Club du Bierodrome à Ixelles

$
0
0

intérieur pols net.jpg

texte part 1.jpg

texte part 2.jpg

texte part 3.jpg

déco pols net.jpg

poupée pols net.jpg

texte part 4.jpg

texte part 5.jpg

Extrait du livre "Bistrots Bruxellois" de Paul Herman 1986

 

pols.jpg

Source image : http://bruxellesanecdotique.skynetblogs.be/archive/2010/01/04/le-jazz-a-bruxelles.html

 

plaque de rue.jpg

Saint-Josse Inauguration de la rue Léopold Lenders

 

Une kyrielle de jazzmen, parmi lesquels Philippe Catherine, ont assisté mercredi à l'inauguration de la rue Léopold Lenders, juste derrière la tour Madou. En musique, comme il se doit.

Pol Lenders a incontestablement joué un rôle dans l'explosion du jazz en Belgique, et à Bruxelles en particulier depuis les années soixante. Il a ouvert plusieurs clubs de jazz sur le territoire de la Ville de Bruxelles puis à Ixelles, comme le « Bierodrome », place Fernand Coq. Sans oublier sa contribution à la création du Saint-Jazz-ten-Noode. « Il a permis à de nombreux musiciens d'exister », dit le maïeur-jazzman Jean Demannez.

Ce jeudi, les voitures succèdent aux musiciens dans la nouvelle voirie. Celle-ci permet désormais aux automobilistes de passer de la chaussée de Louvain à la rue Scailquin, et inversement. Libérant ainsi le carrefour Madou. La rue Pol Lenders accueillera également bientôt cinquante nouveaux logements. « Ils viendront compenser la disparition des logements dans le cadre des travaux de la tour Madou, note Jean Demannez. La commission de concertation a rendu un avis favorable. Le permis est attendu pour la fin de l'année. »

Une touche de plus dans la revitalisation de ce quartier qui accueille depuis peu les fonctionnaires européens, installés dans la tour Madou. Pour les attirer dans les commerces ten-noodois, l'Atrium Saint-Josse a récemment accroché des bannières dans la chaussée de Louvain. Celles-ci ont un rôle d'embellissement du quartier. Elles signalent aussi le site internet lancé par l'Atrium (www.meltingshopping.be) de promotion des commerces locaux. Prochainement, les trottoirs, façades et enseignes du quartier devraient également subir un lifting.

 

 

Article de : HUWART, ANNE-CECILE pour le Journal Le Soir du Jeudi 29 juin 2006 - Page 13

 

Souvenirs en musique  :https://www.youtube.com/watch?v=wGLVJc7PwJI&feature=share

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=vlZAUZOJzRY

 

Biographie :  http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9opold_Lenders

 

 


Dialogue de Virgile.... Monsieur fait des flauskes

Viewing all 16 articles
Browse latest View live